Love & Mercy

Amour, compassion et Beach Boys

Il faut absôôôôôôlument que je vous parle d’un film que je viens de voir. Genre ABSÔLUMENT! Il s’agit de « Love and Mercy », tiré de la vie de Brian Wilson, le principal compositeur des Beach Boys.

Je ne vais pas très souvent au cinéma, mais celui-là, je ne pouvais pas le rater. Déjà parce que J’ADOOOORE les Beach Boys. Je veux dire, sérieusement ! Déjà gamine, je me trémoussais sur « Wouldn’t it be nice » devant mon lecteur CD-cassette (les années 90, normal). Loin de l’image de surfers décérébrés qui leur colle à la peau, c’est en fait l’un des groupes les plus inventifs de l’histoire de la pop. En plus ils ne surfaient pas. Brian Wilson n’aimait pas la flotte. Et son frère Dennis (autre membre du groupe) est mort noyé dans les années 80. Bref, ils n’avaient pas le pied marin.

De plus, la version « jeune » de Brian Wilson est jouée par Paul Dano, qui était déjà depuis quelques temps en passe de devenir mon acteur préféré (c’est lui qui joue le coolissime ado mutique dans « Little Miss Sunshine » pour celles ou ceux qui l’auraient vu). C’est désormais clairement le cas.

Paul Dano

Bon, je ne vous mentirai pas: c’est un film plutôt triste. Il raconte la descente aux enfers de Brian Wilson, jeune compositeur de génie, qui devient progressivement timbré, la drogue et l’alcool aidant, ainsi qu’un passé d’enfant battu et des relations toujours toxiques avec un père monstrueux. Bref, un pauvre homme détruit par la schizophrénie et la dépression.

« Hey love and mercy that’s what you need tonight »

Et pourtant c’est un film à ne pas rater pour les amateurs de musique. Les scènes d’enregistrement de l’album « Pet Sounds » (qui contient notamment « Wouldn’t it be nice » ou « God only knows ») sont juste complètement bluffantes. Elles rendent compte parfaitement des conditions d’enregistrement de l’époque, et de la galère intersidérale que cela représentait pour des morceaux aussi compliqués. Brian Wilson, tel un chef d’orchestre, donne ses instructions à une quinzaine de musiciens, et dans son perfectionnisme aigu, leur fait jouer 2 000 fois la même prise. Il bricole, pour trouver des harmonies discordantes qui sonneront extraordinairement bien, joue directement sur les cordes du piano (bien trop boring de jouer du piano normalement bien-sûr…). Des heures et des heures de boulot… tout cela pour un album qui, au moment de sa sortie, a floppé.

Quand j’ai écrit « La légende de Lee-Roy Gordon », c’est un personnage proche de Brian Wilson que j’avais en tête, bien que je ne me sois pas directement inspiré de lui. Un génie un peu paumé, trop doué pour être heureux. Trop doué pour ce que l’on attendait de lui, à savoir faire des tubes dansants et pas prises de tête. Brian Wilson est américain, Lee-Roy Gordon anglais. Le contexte est donc un peu différent, mais l’époque est la même. Et je pense que la démarche est clairement similaire. Je n’en dirai donc pas beaucoup plus, mais franchement je vous conseille d’aller jeter un Å“il. Un travail de reconstitution extrêmement fidèle a été mené et les acteurs sont géniaux (même si j’ai tendance à préférer la performance de Paul Dano en Brian jeune, que celle de John Cusack en Brian vieux).

PS: Parlant de biopic musical, quelqu’un a déjà vu Amy?

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